LA PERSONNE ÂGÉE

LA PERSONNE ÂGÉE

Pour commencer, il me semble important de dire qu’il n’y a pas de limite d’âge pour débuter une psychanalyse ou une thérapie quelle qu’elle soit. Certains désirs, du fait de l’âge ne peuvent plus être réalisés dans la réalité. Ils peuvent l’être par le l’intermédiaire du symbolique et de la sublimation mais pour cela il faut que la personne se sente en paix avec elle-même.

Les deux raisons les plus fréquentes de demande de psychothérapie chez une personne âgée sont des difficultés lors d’un deuil (travail d’élaboration de la perte car une nouvelle perte peut réactiver d’anciennes pertes non réglées) et la recherche d’identité.

L’élaboration de la perte:

Les pertes lors du vieillissement sont multiples que ce soit sur le plan physique (difficultés à la marche, à effectuer les tâches de la vie quotidienne, maladie….), sur le plan symbolique (rôle dans la société, dans la famille…), ou sur le plan émotionnel (perte de proches…). La perte externe, quelle qu’elle soit, diminue la facilité à voir la richesse interne, et il faut parfois de l’aide pour être plus sensible à cette richesse. La solitude est plus facile à supporter si notre monde interne est habité.

Reconstruire son histoire interne pour trouver son identité:

Notre histoire interne est une juxtaposition d’évènements (objets partiels) avec lesquels on peut construire une histoire cohérente (objet total), ce qui permet de donner un sens à sa vie. Pour cela il faut une bonne intégration des souvenirs. Les souvenirs peuvent être perdus par la mémoire ou refoulés par l’inconscient. Chaque souvenir est en association avec le reste du psychisme et cherchera donc à émerger quitte à donner des symptômes. Revenir sur sa vie permettra comme le dit Daniel Quinodoz de “Tourner la page oui, mais après l’avoir lue” . Notre présent est coloré par tous les âges que nous avons vécus.

L’angoisse face à la mort:

L’angoisse de mort vient souvent lors de la prise de conscience de cette mort plus proche, car elle pose souvent la question : qu’ai-je fait de ma vie ? Et que vais-je faire de la vie qui me reste ? C’est le moment de faire le point et de se réconcilier avec les personnes qui nous sont chères, même quand cette personne n’est plus là ou ne le veut pas. Le désir de réconciliation correspond a une réparation pour la personne.

L’angoisse de mort peut être consciente, elle correspond à la peur de mourir. Dans ce cas là, sa verbalisation et son accueil peuvent suffire pour la diminuer. Mais elle peut être aussi inconsciente, elle se manifestera alors par des sentiments de persécution, de culpabilité. C’est souvent le cas lorsqu’il y a déni de l’angoisse de mort consciente.